Président de la FNTP
Les aléas climatiques impactent déjà les infrastructures
mais des solutions existent.
Qu’est-ce qu’une France à +4°C en 2100, correspondant à la trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique élaborée par le GIEC ? Nous commençons à en avoir un aperçu pour le moins inquiétant…
L’inaction aura de très lourdes conséquences. Selon un récent rapport de l’Ademe, le réchauffement climatique dans l’Hexagone pourrait coûter au moins 260 milliards d’ici la fin du siècle, si aucune politique d’adaptation et d’atténuation n’est mise en place. Un coût bien supérieur aux efforts financiers que doit consentir notre pays pour assurer sa transition écologique, en particulier les collectivités locales qui sont en première ligne. La Cour des Comptes tire également le signal d’alarme sur l’urgence à agir en matière d’adaptation dans son dernier rapport annuel paru le 12 mars dernier. En matière d’infrastructures, le rapport détaille plus particulièrement les efforts à fournir en matière ferroviaire et électrique, ainsi que l’adaptation des villes et des zones côtières.
Tous les experts s’accordent sur un point : il y a urgence à agir !
Sensibiliser c’est l’objectif premier d’InfraClimat car il n’existe pas aujourd’hui d’outil cartographique simple qui permet aux décideurs publics locaux et aux professionnels des infrastructures de se projeter dans les enjeux d’adaptation à l’échelle de leur territoire.
Or les questions sont nombreuses :
Ce qu’InfraClimat permet :
Ce qu’InfraClimat ne permet pas :
Développée par Onepoint et sa solution provoly, la plateforme s’appuie sur des sources de données nationales en open data liées aux aléas climatiques et aux infrastructures issues d’organismes de référence.
Nous avons sélectionné 5 aléas climatiques qui peuvent considérablement impacter les infrastructures : chaleur et précipitations extrêmes, retrait gonflement d’argile, submersion marine et inondation.
Et trois infrastructures :
Ces trois infrastructures permettent d’avoir un large éventail des différents types de vulnérabilités auxquelles elles sont exposées et des solutions existantes pour y faire face.
Les infrastructures représentent un patrimoine estimé à plus de 2 000 milliards d’euros en France. Présentes sur l’ensemble du territoire, ces infrastructures sont les piliers de nos activités sociales et économiques : accès à la santé, à l’emploi, à l’eau et à l’énergie, au numérique…Mais elles sont de plus en plus vulnérables face au changement climatique
À travers des chiffres clés, des exemples de vulnérabilités (dégradations accélérées, risques d’effondrement, ruptures …) et des solutions basées sur des méthodologies et des cas d’usage, l’objectif est de mettre en action l’ensemble de la construction d’infrastructures.
Réduire la vulnérabilité des infrastructures existantes et futures, c’est monitorer plus fréquemment leur état, caractériser la fréquence et l’intensité des aléas climatiques futurs, concevoir et mettre en place des actions de maintenance et de rénovation…
La résilience du territoire français passe aussi par une protection renforcée de certaines parties du littoral (dunes, digues, etc.), une meilleure gestion de l’eau (stockage des eaux pluviales, lutte contre les fuites d’eau, etc.) et une réintroduction de la nature en ville (îlots de fraicheur, désimperméabilisation des sols, etc.).
Des solutions concrètes existent pour y répondre et cette étude, menée par la FNTP en partenariat avec Vecteur Plus, matérialise la manière dont le secteur des Travaux Publics et les collectivités se sont emparés du sujet au cours des 10 dernières années.
La montée des enjeux climatiques dans les territoires se traduit par une augmentation des appels d’offres publics de protection et d’adaptation aux aléas climatiques (feux de forêt, inondations, instabilité des sols, sécheresse, submersion marine, tempêtes, vagues de chaleur). Sur la période 2013-2022, les marchés d’ingénierie et de travaux répondant à ces aléas représentent environ 4 000 appels d’offres par an équivalant à 2,7 milliards d’euros en moyenne annuelle.
La valorisation de ces marchés progresse de manière constante depuis 2017 jusqu’à atteindre 3,5 milliards d’euros en 2022. Leur part dans l’ensemble de la commande publique est également croissante aussi bien dans le domaine de l’ingénierie que dans celui des travaux. En 2022, 9,1 % des appels d’offres de travaux publics portaient sur des infrastructures de protection et d’adaptation aux aléas climatiques.
Le risque d’inondations est celui qui concentre la plus grande part des investissements de travaux (33%) au cours des 10 derniers années, devant la sécheresse et les vagues de chaleur. La dynamique d’évolution la plus forte concerne toutefois les travaux de lutte contre l’instabilité des sols (4% du marché en 2022) et les vagues de chaleur (23 % du marché en 2022) qui enregistrent une progression respective de +80% et +86% entre 2013-19 et 2021/2022, soulignant la montée en puissance de ces enjeux.
La végétalisation en ville, la désimperméabilisation des sols sont quelques exemples d’opérations qui prennent une place croissante dans la réponse des acteurs locaux à la problématique d’adaptation de leurs territoires. D’autres marchés, encore à explorer, laissent entrevoir des potentiels de développement qui peuvent être importants. De façon plus générale, c’est l’ensemble des projets d’aménagement et d’infrastructures qui doit désormais intégrer cette logique d’adaptation aux nouvelles conditions climatiques tant dans leur conception que dans leur entretien/modernisation tout au long de leur durée de vie.
Téléchargez l’intégralité de l’étude, réalisée en partenariat avec Vecteur Plus !
Cette formation sera bientôt disponible.
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